A corps perdu – Livre Sonya Zadig Actuculture#362

Livre Sonya Zadig
Sonia Zadig l’invitée de Studio Qualita. Au micro de Cathy Bensoussan, elle parle de son dernier roman, A corps perdu aux éditions l’Harmattan. 

Psychologue clinicienne, psychanalyste et écrivaine. Son #roman inspiré de sa vie en #Tunisie nous parle de la condition des femmes #musulmanes et de ses déchirements dans cette famille bourgeoise ou le discours originaire est hostile à toute tentative d’accéder à la modernité. Sa proximité avec le peuple #juif n’est pas un hasard. Son combat de toujours dénoncer les inégalités entre les hommes et les femmes, la #haine des juifs prôné par les #islamistes.
Le livre Sonya Zadig est un roman en partie autobiographique, qu’elle qualifie de cri d’alerte. “ Il va falloir qu’on se réveille maintenant”. 

L’enfance décrite dans le livre Sonya Zadig 

Née dans une famille musulmane, bourgeoise, non pratiquante, éclairée, ouverte sur l’Occident, sur les Lumières, l’Islam dans cette famille, comme dans toutes les familles musulmanes, est bien plus qu’une religion. L’Islam est une façon de vivre, une culture ; et les femmes musulmanes sont malheureusement les premières victimes de cette culture. 

L’inégalité hommes femmes lui est insupportable. A 8 ans, son père lui interdit de réaliser son rêve, celui d’être danseuse. Sa révolte commence là, précisément. Cette interdiction d’exprimer quelque chose par le corps, a constitué la première brisure en elle. 

Cette révolte est teintée d’ambivalence. Sonya porte un vrai amour pour toutes les femmes qui l’entourent, mais d’un autre côté, elle se sauve. 

“ Les femmes sont dressées pour être mères, et non femmes” ; ceci est expliqué dans le livre Sonya Zadig

Le thème central du livre Sonya Zadig “ Comment se faire un corps quand mon corps ne m’appartient pas “ 

Cette question obsède Sonya alors même qu’elle a quitté la Tunisie et qu’elle vit en France. Elle écrit “ les femmes de ces pays-là,ne peuvent pas s’en sortir autrement qu’en s’unissant confusément” ; comme s’il fallait la solidarité féminine était la condition pour survivre. En se solidarisant, elles pourraient s’en sortir ; ce sont des femmes fortes. Alors, pourquoi n’est-ce pas le cas ? 

Le livre Sonya Zadig fait écho à ce qu’il se passe actuellement en Iran

L’assassinat de Masha Amini et la révolte qui a suivi, avec des foulards brulés, comme un cri de liberté, sont autant de symboles que Sonya Zadig portent en elle. Or, la révolte iranienne n’est pas isolée. Dans d’autres pays d’Islam, les femmes résistent péniblement et souvent au prix de leur vie, mais la presse n’y a pas accès. 

L’espoir, très bien décrit comme le livre Sonya Zadig, est que cette révolte se transforme en révolution

Il est temps que les femmes se dévoilent à part entière . Il est temps que la femme sortent du tout pouvoir du père, du frère, du mari, souvent du fils, et juste existe par elle-même. 

Défendre le livre Sonia Zadig en Israël. Pourquoi ? 

“ J’aime penser que j’étais là le jour où le Peuple Juif a reçu la thora dans le Sinai”. Sonya Zadig porte un amour sincère pour Israël et le Peuple Juif. En Tunisie, elle se cachait dans les jupons de Simone, la voisine juive, se plaignant des maltraitances de son père, qu’elle appelait l’ogre. Simone lui conseille alors de lire, de se cultiver ; le savoir étant gage de liberté.
Pour Sonya, les premières traces de modernité se font au contact de la communauté juive de son quartier. Elle va jusqu’à dire “ moi aussi, je serai juive !”. Dans sa tête de petite fille, cela signifiait qu’être femme ou être juif voulait dire la même chose : des soumis

En Israël, Sonya vient voir ses amis, qu’elle considère comme sa propre famille. Elle est en admiration devant ce petit pays sans cesse menacé, qui porte en lui une telle pulsion de vie.
Elle aimerait beaucoup que son livre soit traduit et que ses mots arrivent aux israéliens. 

Il y a une similitude entre la figure du juif et la figure de la femme dans le Coran ; ce sont des citoyens de seconde zone.  

Le juif en terre d’Islam devait payer une taxe pour y vivre ; et la femme devait payer de son corps… 

Sonya Zadig pense que si les femmes musulmanes et les juifs travaillaient en commun, alors la paix aurait ses chances d’aboutir.
Sonya constate que ses combats, sa parole sont mieux défendus en Israël qu’en France où elle dit être censurée. En France et en Europe, elle ne peut pas “ soulever le voile”, ni tout dire. 

Sonya Zadig a-t-elle réussi à se réconcilier avec son corps ? 

Dans son premier roman intitulé “ Soumise”, il était déjà question du corps. Ce deuxième livre en fait une place centrale. Son troisième roman en préparation, “ Corps retrouvé”, sera une ode à l’espoir et la réconciliation d’elle-même avec son corps, 25 ans après… Enfin. 

Quid de la Tunisie aujourd’hui ? 

En 2011, au moment de la révolution du Jasmin, l’ère est à l’allégresse, à la liberté. Mais cette révolte a accouché de quelque chose de nauséabond, avec des islamistes qui ont pris le pouvoir.
Sonya Zadig y est aujourd’hui personæ non gratta et souffle d’un double exil : son propre départ, et le bannissement.  

La France ne se rend pas compte du danger

Malgré certaines voix qui s’élèvent ici et là, Sonya Zadig pense que la France est dans un grand déni ; elle est très pessimiste. Au nom d’une bienpensance, au nom d’un accommodement raisonnable, la France st déraisonnable. Sonya rappelle que des gens tuent celles et ceux qui osent critiquer et s’élever contre les dérives de l’Islam, et ainsi, candidatent pour le paradis. 

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